Solstice d’hiver

Cette année, le solstice d’hiver aura lieu le mardi 21 décembre, et il s’agit du moment idéal pour prendre le temps de réfléchir au lien qui unit les êtres humains entre eux et avec la nature. Les jours qui précèdent le solstice d’hiver sont de plus en plus courts, et les nuits, de plus en plus longues. Le 21 décembre est la journée la plus courte de l’année. Dès le lendemain, les journées rallongent jusqu’au solstice d’été, en juin.
Pour les travailleurs et travailleuses des postes, la période précédant le solstice d’hiver est synonyme de volumes élevés et de lourdes charges de travail. Compte tenu de la nature de notre travail et du nombre élevé d’accidents du travail qui y est associé, nous subissons les contrecoups d’une course effrénée à la productivité et à la croissance. Dans un monde aux ressources limitées, axé sur les gagnants et les perdants, nous tentons le sort, de même que notre propre survie.
Le jour du solstice d’hiver, en ayant le cœur et l’esprit ouverts, nous pouvons apprendre des peuples autochtones le sens et la puissance de cette journée. Sarah Sunshine Manning, de la Première nation Chippewa-Cree, voit la reconnaissance de cette journée comme un « geste de décolonisation » et une occasion de
« se reconnecter à la nature, d’affiner nos sens et de découvrir toute la puissance de notre intériorité ».
Il est temps de réfléchir à l’année qui se termine, de faire une introspection afin de connaître nos véritables sentiments, et de remercier la Terre-Mère. Il s’agit d’un temps pour rendre hommage à la nature par un rituel qui fait place à la gratitude et au remerciement. Être en lien avec notre famille, nos amis, notre entourage nous nourrit.
L’observation de la renaissance de la nature nous apporte une nouvelle compréhension de ce mystère qui fait partie de notre univers, de la vie et de la conscience.
Ce mystère nous lit les uns aux autres, peu importe notre foi. Nous rendons hommage à ces liens par une meilleure connaissance des cycles de la Terre et par une recherche de moyens créatifs de dessiner un avenir sain pour l’ensemble des humains, des êtres vivants et de toute forme de vie. Un monde sans équilibre est synonyme de grandes souffrances pour l’humanité. Un monde où dominent l’accumulation des richesses, la croissance et la destruction, le tout soumis aux diktats de la haute finance mondiale, devient insoutenable.
En cette période trouble et préoccupante, nous pouvons renouer notre lien avec la Terre-Mère et avec ceux et celles qui nous entourent afin de mettre un terme aux violences imposées aux êtres humains et à la planète. Une façon de souligner tous ces liens consiste à confectionner des cadeaux ou à les acheter auprès d’artisans locaux au lieu de grandes entreprises avides de profits.
Nous pouvons aussi organiser une fête et faire l’effort de trouver des aliments de saison provenant de notre région. Nous pouvons veiller à avoir du feu, en allumant des chandelles, pour susciter la réflexion et nous réchauffer. Nous pouvons faire un feu pour symboliser les émotions dont nous souhaitons nous défaire afin d’entamer une renaissance. Et pour la nouvelle année, nous pouvons formuler en toute conscience nos intentions visant l’intégrité, la générosité, le respect et la compassion.
La cupidité et l’oppression découlent de la colonisation, du capitalisme et du patriarcat. Mettons fin à ces voies qui ne mènent nulle part, et tentons plutôt de créer des collectivités, du travail et des actions qui contribuent à notre mieux-être et à celui de la planète entière.
Solidarité,
Dave Bleakney
2e vice-président national (2015-2023)