ASSOCIÉ
Bulletin, Poster
Le 21 juin : Journée nationale des peuples autochtones et solstice d’été
2 June 2023
Réformer la pensée coloniale à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones
La Journée nationale des peuples autochtones coïncide avec le solstice d’été. Il s’agit non seulement du jour où le soleil effectue son plus long parcours dans le ciel, d’où le jour le plus long de l’année, mais aussi d’une journée de célébration de la culture et de l’héritage de nombreux peuples autochtones.
Lorsqu’ils s’expriment, les peuples autochtones rendent souvent hommage à « toutes leurs relations ». Ils rendent hommage non seulement à leurs familles, mais aussi à tout ce qui existe sur Terre et dans notre univers, comme les rivières, les roches, les arbres, les animaux, les planètes et les étoiles. Les peuples autochtones reconnaissent que nous sommes tous interreliés.
“L’œuvre de cette année présente le lien entre Theresa Williams et ses relations.”
ARCHÉOLOGIE ET « CULTURE CLOVIS »
Une grande partie de l’histoire des peuples autochtones de l’Île de la Tortue a été déformée, ce qui a engendré de la souffrance et une aliénation de leur place sur leur terre. Depuis des millénaires, ces peuples se transmettent oralement leurs connaissances sur leur peuple et leurs relations.
Les universitaires ont longtemps soutenu que la plus ancienne trace recensée d’une occupation autochtone remonte à environ 12 000 ans avant notre ère. Cette date, censée prouver l’arrivée des peuples autochtones depuis l’Asie, fait référence à la « culture Clovis ».
NOUVELLES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES
L’universitaire crie et métisse Dr. Paulette Steeves, originaire de Whitehorse, au Yukon, et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la guérison et la réconciliation à l’Université Algoma, affirme que les peuples autochtones ont foulé le sol des Amériques il y au moins 100 000 ans. En se basant sur des données génétiques et sur des découvertes archéologiques, la professeure Steeves soutient qu’il existe des centaines de sites archéologiques, précédant la population de la « culture Clovis », sur l’Île de la Tortue et en Abya Yala (Amérique du Sud).
La professeure Steeves considère l’idée selon laquelle les êtres humains ont habité ces terres pendant une période de seulement 3000 ans, comme étant le résultat d’une attitude hypocrite, tendancieuse et coloniale des archéologues. Cette idée efface, entre autres, la diversité et l’histoire des peuples autochtones. La professeure Steeves propose un nouvel itinéraire des migrations humaines dans le monde mettant en valeur les peuples autochtones dans une vision innovante de l’évolution des êtres humains et des êtres du monde vivant.
UNE JOURNÉE D’EXPLORATION SUR LE SAVOIR ET LES COUTUMES DES PEUPLES AUTOCHTONES
En guise de soutien aux peuples autochtones à l’occasion de leur journée nationale, le STTP encourage ses membres à en apprendre davantage sur les relations historiques et la culture des peuples autochtones.
Ressources
“A new era of archaeology”, 19 mai 2023. Unreserved with Rosanna Deerchild. CBC Radio. (en anglais seulement)
Steeves, Paulette F.C. (2021). The Indigenous Paleolithic of the Western Hemisphere. Lincoln, NE: University of Nebraska Press. (en anglais seulement)
Solidarité,
Coleen Jones
2e vice-présidente national
Theresa Williams, artiste
Theresa Williams est une artiste autodidacte d’origine mixte autochtone de la nation Secwépemc (Shuswap), et fière de l’être. Elle habite en Alberta, plus précisément à Cairstairs, sur le territoire visé par le Traité numéro 7. Née à Calgary au début des années 1960, elle a grandi dans un grand ranch éloigné, propriété de sa famille depuis de nombreuses générations, à Canoe Creek (Stswecem’c), en Colombie-Britannique. Theresa a toujours été fascinée par les paysages et l’histoire de sa région. Après ses études collégiales et universitaires, elle a dû quitter sa petite localité pour gagner sa vie. Cette obligation l’a motivée à tirer le meilleur parti de ce que la vie lui réserverait, là où elle la conduirait. Après son déménagement en Alberta avec son mari, qui cherchait à obtenir un meilleur emploi dans le secteur pétrolier, Theresa a passé beaucoup de temps seule. Travailleuse des postes, elle se rendait au travail en transport en commun et explorait davantage la région quand son mari revenait du camp. Tout ce temps passé à observer les paysages s’est révélé une source d’inspiration. En 2016, elle a décidé d’apprendre à peindre par elle-même. Au début, elle voulait simplement décorer les murs de sa demeure. Puis, une amie lui a demandé d’organiser une petite exposition solo, ce qui lui a donné la confiance nécessaire pour communiquer, en 2018, avec le Leighton Art Centre. L’année suivante, elle a présenté une demande d’exposition à la Bluerock Gallery. Ses paysages ont beaucoup de succès, et sa renommée repose sur ses tableaux peints en plein air, son chevalet adapté au volant, sa palette de couleurs restreinte et ses coups de pinceau vifs et expressifs. Après de très nombreuses années passées à parcourir les régions rurales de l’Alberta et de la Colombie-Britannique à bord d’un véhicule, Theresa peint des tableaux qui rappellent souvent les paysages observés à travers un pare-brise. L’avant-plan se retrouve au milieu du tableau, et les paysages en arrière-plan, ainsi que les éléments météorologiques, y sont souvent représentés. Retraitée de Postes Canada depuis 2022, Theresa se consacre à son art à plein temps. À la suite des récentes modifications apportées à la Loi sur les Indiens, qui corrigent une grande partie des discriminations fondées sur le sexe, mais pas toutes, Theresa est maintenant officiellement membre de la Première Nation Esk’etemc. Elle espère cependant faire partie de la Première Nation Stswecem’c Xgat’tem. La redécouverte de sa terre et de sa culture fait aussi appel à une évaluation honnête de ses origines complexes et du privilège colonisateur dont elle bénéficie. Ses récents tableaux illustrent une tentative de réconciliation entre ces réalités fortement contrastées.
Theresa a fait ses études postsecondaires à Vancouver, en Colombie-Britannique. Elle a terminé l’année préparatoire au collège des beaux-arts Emily Carr. Elle a étudié à l’Université de Colombie-Britannique, où elle a obtenu, en 1994, un baccalauréat ès arts, spécialisé en histoire. À l’époque, elle était l’une des premières personnes de Canoe Creek à obtenir un diplôme universitaire. Ses tableaux font partie de collections privées, ici et à l’étranger, et de collections permanentes appartenant à la Colombie-Britannique. De plus, ils ont fait l’objet d’articles de journaux et de magazines, et figurent dans un ouvrage sur l’histoire régionale de l’Alberta. Ses tableaux ont été présentés dans de nombreuses expositions-concours et expositions solo et lui ont valu de nombreux prix. Elle expose en ce moment à la Bluerock Gallery de Diamond Valley, au Leighton Art Centre, près de Calgary, et à la Gust Gallery de Waterton.
Tout récemment, elle est devenue membre du jury de la prestigieuse société des artistes de l’Alberta. En mai 2023, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes a sélectionné une œuvre de Theresa – un petit tableau représentant sa nièce – pour illustrer l’affiche annuelle soulignant la Journée nationale des peuples autochtones. Theresa figure aussi parmi les artistes du festival Plein Air Glacier 2023, événement annuel de fin d’été organisé par le musée Hockaday de Kalispell, au Montana. Pour le moment, Theresa prépare un atelier de peinture à l’acrylique, remplit des demandes de participation à plusieurs programmes d’artiste en résidence et monte des expositions solo qui sont prévues pour 2024 et 2025.