Sécurité d’abord : Les sections locales mènent le combat
La période que nous vivons est sans précédent. En continuant de livrer le courrier et les colis, les travailleurs et travailleuses des postes démontrent une fois de plus l’importance cruciale de leur rôle dans la bonne marche du pays. Notre contribution compte. La lutte continue même en période de crise. La dignité dans les lieux de travail ne découle pas de la pensée magique, mais bien de la solidarité, celle qui exige que des mesures soient prises pour protéger tous les membres, sans exception.
Malgré les inquiétudes et les incertitudes, les travailleurs et travailleuses des postes savent comment prendre soin les uns des autres. C’est pourquoi ils exigent que Postes Canada accorde la priorité à leur santé et à leur sécurité. Au cours des dernières semaines, les travailleuses et travailleurs ont fait front commun et mené des actions incroyables pour provoquer des changements.
La direction aime couper les coins ronds et se servir de notre corps comme des machines, quitte à recourir à l’intimidation s’il le faut. N’empêche, elle sait aussi à quel point nous sommes essentiels dans le maintien d’un service postal qui est plus nécessaire que jamais.
Bon nombre de sections locales ont fait pression sur Postes Canada pour l’obliger à prendre des mesures de santé et de sécurité essentielles. Je ne peux pas les énumérer toutes dans un bulletin, mais en voici quelques-unes qui méritent une mention spéciale :
- À Regina, grâce à la mobilisation dans les lieux de travail et dans la collectivité, les travailleurs et travailleuses des postes, avec l’aide des médias, ont réussi à retarder la fusion de trois postes de factrices et facteurs en un seul mégaposte.
- À Edmonton, les mesures prises en milieu de travail et la liste de revendications de la section locale ont convaincu la direction d’améliorer les mesures de sécurité et de prendre bon nombre des mesures exigées. Même si certaines revendications n’ont pas été satisfaites, la section locale est quand même parvenue à régler de nombreux problèmes de sécurité.
- Les sections locales de Moose Jaw et de Banff ont fait face à un employeur déconnecté de la réalité. Elles ont joué un rôle déterminant en l’obligeant à afficher les consignes de sécurité et à mettre en place la distanciation physique, entre autres mesures, pour assurer la sécurité des travailleurs et travailleuses et des usagers du service postal.
- La section locale de Montréal a mené une action de solidarité extraordinaire en manifestant son appui aux travailleurs et travailleuses de la santé de première ligne. Au volant de véhicules de Postes Canada ou en personne, en respectant les exigences de distanciation physique, les travailleuses et travailleurs se sont présentés à l’entrée de quelques hôpitaux pour souligner le sacrifice des travailleurs et travailleuses de la santé. Inspirées par cette action, d’autres sections locales, dont celles de Winnipeg et de London, l’ont reproduite dans leur localité.
- Dans le comptoir postal de Lunenburg, qui relève de la section locale de Bridgewater, il a fallu que les travailleurs et travailleuses exercent collectivement leur droit de refus individuel selon la convention collective pour que la direction mette en place la distanciation physique et y effectue un nettoyage. Même chose à Cornerbrook. Après avoir demandé pendant des semaines un nettoyage en profondeur du lieu de travail, ce à quoi l’employeur avait dit oui, il a fallu que les travailleurs et travailleuses exercent leur droit de refus pour que l’employeur y donne suite.
- À Kirkland Lake, les travailleuses et travailleurs ont pris une pause collective pour exprimer leurs préoccupations au sujet de la livraison de la médiaposte. Les factrices et facteurs, qui avaient reçu la directive de livrer les envois publicitaires, même si le destinataire ne recevait pas d’autre courrier, ont reçu des plaintes de la population. De plus, dans les comptoirs postaux, il n’y avait même pas de cloisons en plastique encore moins en plexiglas. Grâce à cette action collective, le processus de livraison a été modifié et des cloisons en plexiglas ont été installées.
- À Toronto, à la suite d’interventions de la section locale, l’employeur a tracé des lignes aux deux mètres dans les voies de sortie de l’établissement principal, et a mis en place une ligne de distanciation physique dans les cafétérias. Des tables ont dû être enlevées. De plus, le nombre de postes de travail a été réduit pour faciliter la distanciation physique.
Le bureau national du STTP tient des discussions avec Postes Canada tous les jours pour protéger la santé et la sécurité des membres et leur gagne-pain. Grâce à leurs communications régulières, les sections locales et les bureaux régionaux nous tiennent au courant de ce qui se passe en milieu de travail. Leur excellente collaboration et les actions menées par les sections locales nous aident à assurer la sécurité de tous les membres et le respect de leurs droits. Saluons la contribution de tous et chacun et renforçons notre solidarité pendant que la lutte continue.
Solidarité,
Dave Bleakney
2e vice-président national (2015-2023)